Prosper Paschal CHANTEPIE

Prosper Paschal CHANTEPIE (1807 – 1876)

(Extrait de l’ouvrage « Les CHANTEPIE » disponible à la bibliothèque du GHSS)

 

Prosper Paschal (prononcer Pascal) naît le 29 mars 1807 au hameau de La Vallée à Saint-Sulpice. Son père et son grand-père sont cordonniers. En 1832, il épouse Adélaïde Roussel à Silly-Tillard et n’a qu’un seul enfant, un fils, Prosper Désiré. En 1835, il crée une « boutique » à Saint-Sulpice (un petit atelier de tabletterie avec 5 personnes), en reprenant la boutique de cordonnier de son père.

Cette boutique grandit vite et devient « fabrique » en 1839. Celle-ci prend une certaine ampleur et Prosper Paschal devient important à Saint-Sulpice. Il est maire de 1848 à 1860. C’est lui qui accepte au nom de la commune la donation de la « maison du chirurgien » voulue par la comtesse de Chérisey et la transforme en presbytère. En 1855, il participe à la première exposition universelle de Paris, au Palais de l’Industrie (gigantesque édifice construit spécialement le long des Champs Élysées) où il y obtient une mention honorable pour la présentation de ses produits de « brosses à dents et à ongles avec incrustation de mosaïque ». D’après le dossier de présentation, nous savons que la « fabrique de tabletterie en brosses à dents et à ongles CHANTEPIE de Saint-Sulpice » emploie, en atelier, à La Vallée, cinq hommes et cinq femmes et trente-cinq hommes et soixante femmes à domicile, donc une centaine de personnes au total à cette date. Suite à cette exposition universelle une première machine à vapeur est installée à Saint-Sulpice. A partir de 1860, le comte François Victor de Chérisey le remplace en tant que maire. Prosper Paschal Chantepie est toujours réélu au conseil municipal et continue d’assister et de participer à toutes les séances du conseil jusqu’à sa mort. En 1871, il demande et obtient une extension de 8m² de la concession familiale « pour fonder une sépulture de famille » se trouvant devant le porche de l’église, suite au décès de sa petite fille Lodoïska.  

       Après la guerre de 1870, il se démène, avec son fils, pour relancer le projet de la ligne de chemin de fer de Monsoult à Amiens par Beaumont et Beauvais ainsi que la création d’une station (gare), proche de la Vallée. Le dernier tronçon de cette ligne, Méru/Beauvais, empruntant le tunnel du Coudray long de 1 454m, est ouvert le 15 avril 1876. Cette ligne, reliant directement Beauvais à Paris, traversant le Pays de Bray et la falaise du Thelle, passe donc à Saint-Sulpice et s’arrête à l’écart de La Vallée, avant de rejoindre la ligne Beauvais/Creil à Villers-sur-Thère. La gare se trouvant isolée au milieu des champs, le 6 février 1876, le conseil municipal de Saint-Sulpice adopte la construction du chemin de La Vallée à la gare par la ligne dite des « aboutures », en acceptant la participation financière de Prosper Paschal. C’est la dernière séance du conseil à laquelle il participe. Il a le bonheur de voir l’inauguration de cette ligne de chemin de fer le 15 avril mais décède un mois plus tard : le 27 mai 1876. Son épouse, Adélaïde, meurt seulement 2 mois après lui et est enterrée dans la même tombe.

 

Prosper Paschal Chantepie, véritable entrepreneur, a su saisir l’opportunité de cette toute nouvelle activité qu’était la brosserie en créant une fabrique à Saint-Sulpice, il a su la moderniser en installant une machine à vapeur et la développer en employant près de 300 personnes en 1875. Avec la fondation de la manufacture Chantepie (une des premières en France), il va changer la vie des Sulpiciens pendant une centaine d’années. Il est l’un des précurseurs de la « Révolution industrielle » en France. Saint-Sulpice lui doit en outre une ligne de chemin de fer vers Paris et Beauvais ainsi qu’un arrêt dans la commune.