Maurice BRAYET

                 Maurice BRAYET  (1893 – 1976)

Maurice Brayet naît le 17 décembre 1893 à l’école, au hameau de la Vallée à Saint-Sulpice.

Son père Léonard a 29 ans, il est l’instituteur de la commune, après avoir été nommé à Hardivillers-en-Vexin, où il y épouse la fille de l’instituteur: Blanche Crochu en 1889. Ils ont eu un premier garçon, Raymond, né à Fosseuse en 1890. Raymond et Maurice vont tous les deux à l’école primaire de Saint-Sulpice avant de suivre des études secondaires et supérieures. Ils sont bacheliers tous les deux. Raymond fait des études de droit avant d’entrer aux contributions directes. Incorporé en 1911, nommé caporal et libéré des obligations militaires en novembre 1913, il est rappelé le 1er août 1914. Il est promu sergent en septembre, puis sous-lieutenant en décembre 1914 avant d’être blessé à Mont-Sapin dans l’Aisne le 13 mars 1915 et de décéder le lendemain. Son nom est gravé sur le monument aux morts pour la France de Voisinlieu à Allonne.

Quant à Maurice il a plus de chance, il est bachelier es-sciences et  mathématiques élémentaires. Il entre dans l’administration des travaux publics le 16 août 1913 en qualité de commis des Ponts et Chaussées. Incorporé dès le 3 août 1914, il est promu caporal le 13 novembre. Le 2 décembre 1914, à la tête d’une poignée d’hommes il mène une charge pour enrayer le mouvement offensif de l’ennemi. Il est blessé par balle dans la région pectorale au Bois de la Crurie  et est évacué sur l’hôpital de Troyes. Pour cette action il obtient la médaille militaire , la croix de guerre avec insigne spéciale des blessés de guerre; la médaille commémorative et interalliée ainsi que la croix du combattant.

Il épouse en juillet 1918 Germaine Leuillier  (la fille du fabricant de briques) à Saint-Sulpice et est définitivement démobilisé en juillet 1919. Il devient Ingénieur T.P.E. en 1921 et est détaché aux services municipaux de la ville de Beauvais le 1er juillet 1921 en qualité d’architecte-voyer, directeur du service des eaux jusqu’en 1931.

 Ensuite il est affecté au bureau de l’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées à Beauvais comme chef de bureau. Élu au conseil municipal, en 1940 il assure l’intérim du maire de Beauvais, Charles Desgroux,  celui-ci étant mobilisé.

Le 10 mai 1940 la Luftwaffe bombarde accidentellement la ville de Fribourg, les allemands, ne voulant pas reconnaître leur erreur, accusent les alliés et par représailles bombardent Beauvais  à plusieurs reprises engendrant ainsi un gigantesque incendie. Les deux tiers de la ville sont en flammes, la moitié des maisons est détruite. Pendant ces bombardements du 3 au 8 juin Maurice Brayet reste à son poste à l’hôtel de ville jusqu’au moment où celui-ci est détruit le 8 juin vers 16h30. Il installe alors son poste de commandement dans les carrières de Saint-Jean. Le 9 juin il y reçoit le préfet Vacquier. Il prend les décisions nécessaires en vue du ravitaillement des Beauvaisiens, de l’hébergement de la population, de l’aide aux sinistrés, du déblaiement des voies publiques.   Pour ces actions il est nommé chevalier de la légion d’honneur le 27 mai 1948.

Au cours de cette période  il revient souvent dans la maison de sa belle-mère à La Grosse-Saulx, notamment le lundi 10 juin 1940 où « Adélicia » (Leclerc), une vielle demoiselle de 76 ans, le réveille par ces mots:  « Les Allemands sont à La Grosse-Saulx! » et le lendemain où il interrompt le pillage de sa cave.

Après guerre, il continue de venir régulièrement à Saint-Sulpice, en particulier pour ramasser les pommes et faire son cidre. Il était très attaché au hameau de La Grosse-Saulx, sa fille Jane y fait même construire une maison, au Bout-Riflé.

En 1964 il écrit ses mémoires et les publie sous le titre de « Beauvais ville martyre  juin – août 1940 ». Son nom est donné à une rue de la ville de Beauvais, le 25 janvier 2008.

 Il décède en sa maison de Beauvais (rue du Maire) le 17 mai 1976.

-Dominique Schulz