Pour honorer la mémoire des 1,384 million de soldats tombés lors de la Première Guerre mondiale, des Monuments aux Morts ont été érigés dans toutes les communes de France entre 1918 et 1926.
À Saint-Sulpice, le monument se situe à l’entrée du cimetière, au pied de l’église, et a été inauguré en 1920. Dès 1919, le conseil municipal avait adopté une première proposition de plaque commémorative pour les habitants morts pour la France. En mai 1920, une commission (Chantepie, Dozet, Prévost, Gibert) fut créée pour étudier la construction d’une avenue menant au cimetière ainsi que l’édification d’un monument aux morts.
C’est finalement le projet n°2 de M. Virion, sculpteur à Montigny-sur-Loing (Seine-et-Marne), qui fut retenu avec quelques modifications (remplacement du coq par des palmes et un casque). Une souscription publique fut lancée auprès des habitants pour financer l’ouvrage, dont les fondations furent réalisées par M. Falempin Edmond, entrepreneur de maçonnerie à Saint-Sulpice.
Le monument porte les noms de 29 soldats de la guerre de 14-18 et de 3 soldats de la guerre de 1870. Certains noms furent ajoutés après coup, une fois leur décès confirmé. Toutefois, seuls quelques-uns d’entre eux reposent dans ce cimetière.
En 1935, le conseil municipal envisagea de déplacer le monument pour y installer la tombe du curé Doucet, mais cette proposition fut rejetée par le préfet.
La guerre de 14-18 eut un lourd impact sur la commune : près de la moitié des jeunes hommes de Saint-Sulpice âgés de 20 à 40 ans périrent au combat. À l’époque, le village comptait 550 habitants répartis en 173 familles, dont 145 jeunes hommes de 20 à 39 ans. Parmi les 29 morts, 10 tombèrent dès le début du conflit, en 1914.